Cyber FemDom Diaries
Chapitre 2
Jusque-là, et en prenant pour point de départ le début des années 70, ce qu’on appelait la « révolution sexuelle » n’avait produit qu’une imagerie plutôt conventionnelle. Les revues destinées à « l’homme moderne » (Lui, Play Boy, Penthouse…) se limitaient à un érotisme artistique tout juste bon à exciter les ados, les curés et les vieux pas modernes du tout. Pour la même clientèle, le cinéma produisait des « Emmanuelle » tout aussi insipides. Mais, parallèlement, des « Gorge profonde » envahissaient un temps les cinémas de quartier, transformés en cinémas X avant que la démocratisation de la cassette VHS ne vienne mettre fin au sursis que ces films interdits aux moins de 18 ans avaient octroyé à ces salles devenues vétustes et définitivement obscures !
Donc, à partir de là, et pendant près de 30 ans, l’humanité peut s’exciter à la vue des films pornos nous offrant, sans réelle originalité, les mêmes scènes récurrentes de pénétrations buccales, vaginales et parfois anales selon l’ordre chronologique du « scénario » classique. Malgré tout, au fil du temps, on voit apparaitre la disparition des poils pubiens (qui devient obligatoire à partir du milieu des années 90), les gang-bangs et donc les doubles et triples pénétrations. Et puis aussi des scènes lesbiennes avec des sex-toys et enfin le marché s’élargit avec les films gays quand l’OMS décrète que l’homosexualité n’est finalement pas une maladie !…
Mais, à force de toujours reluquer les mêmes scènes, même si les hardeurs/hardeuses tentent d’inaugurer de nouvelles contorsions, le marché a fini par se lasser. L’industrie du cul visuel s’est donc vue obligée de diversifier sa production en s’attaquant aux niches commerciales que représentent toutes les perversions sexuelles. Mise à part la pédophilie, strictement interdite et condamnée dans les pays civilisés, tout le reste est montrable. Avec le Web comme canal de diffusion, on peut y aller dans la longue liste des déviances sexuelles (sur Wikipédia, des articles dénombrent pas moins de 547 paraphilies !).
Bye-bye le porno pépère, bonjour les « performers » du SM, du crade, du pipi/caca, du double fist et autres fétichismes plus ou moins délicats.
Cette digression historique est pour resituer l’état d’esprit sexuel de l’humanité au moment où je m’installais dans la vie et comment elle s’est construite au rythme de cette évolution. Et puis, pour les lecteurs de moins de 20 ans, il me semble bon de leur rappeler que les smart phones et autres tablettes n’ont pas toujours existé. Et aussi que leur éducation sexuelle, largement illustrée par ce qu’ils voient maintenant sur YouPorn ou FuckBook, est d’une nature qu’aucune génération avant eux n’a connue. A mon avis, ce n’est d’ailleurs pas vraiment un avantage. J’imagine toujours la tête du gamin de 14-15 ans qui, en mettant la main au panier de sa première petite copine, découvre sous ses doigts qu’il y a un paquet de poils là-dedans ! Pourtant, il en est sûr, toutes les chattes qu’il a vues sur sa tablette en sont dépourvues ! Et cela ne sera que le début d’une série de désenchantements traumatisants quand il tentera en vain de reproduire les exploits des super héros du SexWeb !
Donc, pendant les premières années, je me satisfais des quelques rendez-vous que j’obtiens sans vraiment les chercher. Mais rien n’est jamais acquit. Les clients ne sont pas obligatoirement fidèles, certains déménagent, d’autres finissent par se mettre en ménage et puis j’entrevois qu’une concurrence commence à s’installer.
Mais, ce qui m’a vraiment alerté, c’est le jour où un client, dans la chambre d’hôtel où il m’attendait depuis une heure, nu et à genoux, et alors que je lui demandais où était ma traditionnelle « offrande », me demanda si j’acceptais la Visa !
Sur le moment, je n’avais même pas compris qu’il parlait d’une carte de paiement.
La séance commençait mal. Il dut aller chercher des billets au distributeur le plus proche. A son retour, je lui imposais de me lécher copieusement pour me remercier de ne pas l’avoir envoyé dehors à poil, avant de lui zébrer consciencieusement le cul pour avoir imaginé un instant que je pouvais me trimbaler avec un lecteur de carte bleue dans la poche !
Ma petite entreprise, qui me permettait de vivre à peu près correctement jusque-là, commençait à ne plus être vraiment rentable. Je me demandais s’il ne fallait pas changer de métier. Mais, en fait, je devais reconnaitre que je ne savais rien faire d’autre, faute d’avoir mené à bien mes études. Entre temps, un ordinateur avait poussé sur mon bureau et un modem l’avait connecté au reste du monde. Au début, le monde numérique en question était plutôt limité, mais chaque jour il grossissait de façon exponentielle.
Je vois bien que les choses changent autour de moi, mais je ne sais pas quoi faire pour m’intégrer dans ce changement. Mes petites annonces dans les supports plus ou moins spécialisés m’offrent toujours autant de retours, mais, comme je reste très sélective, une majorité de « sujets potentiels » ne passe plus le stade du premier contact dans un endroit public. De plus, même les clients ont de nouvelles exigences. Un jour, l’un d’eux me demande si je fais dans l’ABDL. Je n’ose avouer mon ignorance et réponds un vague « non ». Aussitôt rentrée chez moi, je me précipite sur mon ordi pour comprendre qu’il s’agit de l’acronyme de « Adult Baby Diaper Lover ». Je ne savais même pas qu’il existe des gens qui prennent leur pied en se comportant comme un bébé !
Je ne juge pas, pourquoi pas, j’en ai vu d’autres, mais moi, changer les couches pleines d’un mec qui suce une énorme tétine, même en échange de beaux billets, ça ne m’excite pas du tout ! Et pourtant, il y a des sites de rencontres, des forums et même des boutiques en ligne spécialisés sur le sujet.
Donc, à l’époque de la transition numérique qui révolutionne le monde, même les « auxiliaires de sexe » comme moi avions du mal à suivre le mouvement. Si le marché s’élargissait grandement, avec une multitude de nouvelles opportunités, encore fallait-il savoir comment s’organiser pour en tirer profit.
Je me posais bien des questions quand la solution apparut un jour en la personne de Fred.
Fred était un sujet qui m’avait contacté par email, suite à la petite annonce passée dans un gratuit local. Selon la procédure habituelle, rendez-vous avait été pris dans un bar près de chez moi. Il était mignon. A peu près le même âge que moi. Il avait accepté mes conditions sans discuter, y compris le scénario standard que je lui avais proposé. La première séance fut prévue chez lui, 3 jours plus tard, en fin d’après-midi.
En général, lorsque j’arrive chez un sujet, soit il m’attend devant la porte, nu et à genoux, soit il se prosterne devant moi et embrasse mes bottes dès que j’ai franchi le seuil. Tout manquement à cette règle de base serait immédiatement sanctionné. Mais quand Fred m’ouvrit la porte, il n’était pas à poil et arborait un large sourire. Certes, comme c’était la première séance, peut-être n’avait-il pas encore bien assimilé les usages qui régissent la relation Maîtresse/soumis.
J’aurais dû immédiatement me fâcher et le gratifier d’une gifle ou d’un coup de cravache. Mais cette fois, j’en fus incapable et je répondis à son sourire et à sa main tendue !
Je ressentis même une petite bouffée de chaleur qui me mit mal à l’aise jusqu’à ce qu’il me propose de boire un verre. J’acceptais.
Pourtant, je m’étais toujours imposé de ne jamais m’écarter du rôle pour lequel j’étais payée. Les sujets étaient vite prévenus que j’étais totalement réfractaire à toute tentative de séduction de leur part. La moindre insistance en la matière entrainait un arrêt immédiat de notre relation. Il s’agissait pour moi de me protéger et de créer une frontière étanche entre mes vies privée et professionnelle.
Je parcourais du regard le salon pendant qu’on sirotait un cocktail sympa assis sur des tabourets au bar qui délimitait la cuisine. L’appartement était lumineux, dans un immeuble moderne. La déco et le mobilier venaient plutôt de chez Roche Bobois que de chez Ikéa. J’en oubliais la raison de ma présence ici quand Fred, finalement, me demanda s’il devait descendre un peu les volets avant de commencer !
Une heure plus tard, alors que la séance tirait à sa fin, je me préparais à le masturber moi-même (ce que je n’accorde en général qu’aux sujets que j’aime bien et qui m’ont offert un bon cuni avant) quand je m’aperçus qu’il ne bandait presque plus, et ce, malgré mon début d’attouchement. C’est alors qu’il me demanda une faveur.
D’un tiroir, il sortit un drôle d’accessoire que j’avais déjà vu en photo, mais jamais en vrai. C’était une cage de chasteté. L’engin était en métal ajouré et se composait de deux parties et d’un petit cadenas. Gêné et hésitant, Fred m’expliqua alors ce qu’il attendait de moi.
« Maîtresse, accepteriez-vous d’être ma Key-holder ? »
Evidemment, aujourd’hui, tout amateur de BDSM sait ce qu’est une Key-holder. Mais, en 1998, ce n’était pas un mot courant !
« Acceptez, je vous prie, d’être la gardienne de ma chasteté que je vous dédie comme preuve de ma soumission sexuelle inconditionnelle. »
L’idée me surprit mais m’amusa. Et j’acceptai. Comme je ne savais pas trop comment installer la cage sur son sexe, je le laissai faire jusqu’au moment de fermer le cadenas. Avant d’enclencher le petit clic irréversible, je regardai ce sexe comprimé derrière les barreaux. Le gland décalotté venait cogner à l’extrémité. Un anneau passait derrière les testicules qui, du coup, se retrouvaient bloqués et assuraient l’accrochage du dispositif. Je refermai le cadenas et Fred me tendit la clé.
Là-dessus, on convint d’un rendez-vous la semaine suivante et je le laissai seul avec sa frustration.
C’était bien la première fois qu’un sujet s’interdise volontairement l’orgasme en fin de session, et surtout, qu’il s’impose une chasteté au moins jusqu’à la séance suivante.
En marchant jusque chez moi, je triturais la clé de la cage au fond de ma poche. Plus j’y pensais, plus je trouvais l’idée et le dispositif absolument géniaux. J’imaginais tous les avantages qu’une femme pouvait tirer d’un homme ainsi mis sous cage. Un contrôle total de la sexualité du mâle, donc du mâle tout entier ! Plus de risque de le voir exhiber fièrement son braquemart dans l’espoir de vous l’enfoncer quelque part.
Plusieurs jours passèrent et je me surpris à repenser régulièrement à Fred et à son sexe toujours emprisonné. Si je disparaissais, il serait condamné à porter sa cage toute sa vie ? Sans doute avait-il un double de la clé. Cette idée me chagrina. Je me suis dit que je m’étais peut-être fait rouler. Il avait très bien pu la retirer dès que j’avais tourné le dos.
Est-ce le hasard, est-ce le destin ? Je venais d’entrer dans un bar tabac pour m’acheter un paquet de cigarettes, quand je l’ai vu attablé devant un demi. Il est très rare que je rencontre un sujet comme ça, dans la rue. Et si c’est le cas, je fais semblant de n’avoir rien vu. Mais cette fois, nos regards se sont croisés et il me fit signe de le rejoindre à sa table. C’est sans doute surtout un sentiment de curiosité qui m’a fait m’avancer vers lui. Du moins était-ce l’excuse que je m’inventais pour justifier mon comportement inhabituel.
Et bizarrement, on se mit à discuter comme si nous étions de vieilles connaissances. Je le laissais parler, histoire de découvrir quel genre d’homme il était. C’est ainsi que j’appris rapidement qu’il venait de s’installer en ville, qu’il était informaticien et employé par une grosse boite américaine dont le siège social en France se situe juste en face du café, qu’il n’a pas de petite amie et qu’en fait, mis à part quelques collègues du bureau, il ne connait personne dans le coin.
C’était une belle journée de printemps. Il faisait un temps à se balader, quitter ce bar enfumé et profiter du grand air de cette fin de journée. En marchant, j’abordai bien sûr le sujet de la cage. Et surtout, je voulais absolument vérifier qu’elle était toujours en place. Sans même lui demander la permission, je me plaçai en face de lui et, d’un geste sans équivoque, plaquai ma main contre son entre-jambes. La dureté du métal à travers le tissu du pantalon et du caleçon ne laissait aucun doute sur la présence de la cage à cet endroit.
Etrange sensation que celle ressentie au creux de ma paume à ce moment-là. C’était donc bien vrai ! J’avais le pouvoir total sur le sexe d’un homme ! Le pouvoir de lui autoriser ou interdire tout plaisir, tout orgasme, selon ma seule volonté. Une vague de plaisir traversa mon ventre.
On discuta encore longtemps sur le sujet, tout en marchant. Il m’expliqua pourquoi et comment il en était arrivé là, à rechercher le plaisir dans la frustration que procure la chasteté forcée.
Mais vint le moment où je m’aperçus qu’il faisait presque nuit. Je m’attendais à ce que Fred me propose de dîner ensemble, mais je préférai éviter de lui donner l’occasion de me le proposer. Il restait malgré tout un client et j’avais une certaine déontologie à respecter ! Je stoppai brutalement la discussion. Je lui rappelai qu’on avait rendez-vous chez lui dans quelques jours et je hélai un taxi en maraude pour rentrer chez moi au plus vite.
En fait, j’étais terriblement excitée. Déjà, dans le taxi, je serrai les cuisses, attentive aux picotements qui me chatouillaient la fente. Aussitôt la porte de mon appartement refermée, je fis tomber la jupe et la culotte avant de m’enfoncer dans mon gros fauteuil. Sous mes doigts, je trouvai ma vulve détrempée. Mes doigts glissaient le long de mes lèvres gonflées que j’écartais à la recherche de mon cher clito. Je me branlais doucement, cherchant à canaliser mon plaisir pour le faire durer malgré ma forte excitation. Etonnamment, moi qui ne représente jamais de sexes masculins dans mes fantasmes masturbatoires, cette fois, je me surpris à revoir la petite bite recroquevillée de Fred dans sa cage quand je l’avais cadenassée.